kari du nom Kahina Manseur est une artiste engagée, née en 1979 en Algérie. Passionnée de dessin depuis son enfance, elle se consacre à l’art sous toutes
ses formes. Diplômée de l’École des Beaux-Arts d’Alger en 2008, filière Design et Aménagement, elle développe une pratique artistique multidisciplinaire : photographie, gravure,
sculpture et arts décoratifs.
Après ses études, elle enseigne les arts plastiques dans plusieurs écoles privées en Algérie, où elle organise des expositions scolaires, valorisant les créations de ses élèves et
éveillant leur sens artistique. Son expertise en décoration intérieure l’amène à enseigner à Artissimo, une école d’art à Alger.
Repérée par la télévision nationale algérienne, elle anime des émissions dédiées à l’art de vivre et à la décoration créative. Elle devient designer de plateau et décoratrice pour
plusieurs chaînes, dont El Chourouk TV, où elle conçoit des décors télévisuels et lance sa propre émission « Fikra w Deco » (Idée et Déco), offrant des idées de créations décoratives simples à partir de matériaux récupérés et objets du quotidien. Sa mission : démocratiser l’art et sensibiliser le public à l’importance de la récupération et de la
créativité accessible à tous.
Après son immigration au Québec, Kahina poursuit son engagement artistique et social. Elle anime des ateliers d’art communautaires auprès de familles, de personnes en situation d’itinérance et de jeunes en difficulté dans les parcs et centres communautaires de Montréal. Sa démarche artistique se veut un moyen de communication universel et un outil d’inclusion sociale.
Inscrite à l’UQAM, elle obtient un certificat en arts visuels, où elle découvre l’art québécois et autochtone contemporain. Son premier projet d’exposition, réalisé dans le cadre d’un cours, remporte un franc succès. Elle y aborde des thèmes tels que l’héritage culturel, la mémoire et la transmission des identités à travers des pratiques artistiques hybrides.e travail de Kahina Manseur explore l’hybridité et le surnaturel en art. Elle mêle techniques artisanales et matériaux bruts à des éléments contemporains et conceptuels. Ses œuvres interrogent les liens invisibles qui unissent les êtres humains à leur environnement, leur histoire et leur héritage culturel.
Son art hybride croise des savoir-faire traditionnels hérités de son Algérie natale à des approches occidentales contemporaines. Cette rencontre entre mémoire et modernité donne naissance à des œuvres où le visible et l’invisible se côtoient. Elle intègre fréquemment des éléments récupérés du quotidien, chargés de mémoire et de symbolique, qu’elle transforme en objets poétiques.
Le surnaturel se manifeste dans son travail par l’évocation de l’intangible : les souvenirs, les traumatismes, les croyances populaires et les forces invisibles qui traversent les générations. Pour Kahina, l’art est un moyen de rendre perceptible ce qui échappe à l’œil, en proposant des espaces de réflexion sur l’identité, la résilience et la place des traditions dans un monde en constante mutation.
Aujourd’hui, elle conjugue sa pratique artistique à un travail en santé mentale au sein de La Clef d’Arc, une ressource intermédiaire à Montréal, où elle
utilise l’art comme outil d’accompagnement et de réhabilitation sociale.